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Maudit hiver!

On n'a plus les hivers qu'on avait

Photo : Shutterstock

Plusieurs personnes du groupe se montrent positives par rapport à ce qu'on appelle l'hiver franc, c'est-à-dire un hiver classique avec beaucoup de neige et un froid sec et tolérable. Seulement, ce type d'hiver est manifestement en voie de disparition. «Le problème, c'est que nous avons des entre-deux de plus en plus longs», se plaint Mathieu. «Ça contribue à miner le moral des gens», ajoute Jean, qui affirme qu'il aime rester chez lui, près du feu, lorsque la tempête se déchaîne à l'extérieur.

C'est l'incertitude et les écarts de température constants, que l'on attribue en partie au phénomène du réchauffement climatique, que notre groupe semble détester le plus. Le manque de lumière naturelle constitue la seconde contrainte la plus importante. «Devoir sortir du bureau et rentrer chez soi à la noirceur, ça finit par être très lourd», lance Antoine. Ce manque de lumière naturelle est  néfaste au point que 20 % des Québécois souffrent de trouble affectif saisonnier (TAS), ce qui leur donne l'impression d'être constamment fatigués et les oblige à dormir davantage. «Un pourcentage élevé de gens ne sont même pas diagnostiqués TAS et considèrent que ce malaise naturel vient avec l'hiver et finit par passer», observe le psychiatre Pierre Gagné.

Pierre Gagné est psychiatre légal.
Pierre Gagné est psychiatre légal.

Ce dernier recommande régulièrement à des patients de pratiquer la luminothérapie (voir encadré à la page suivante). «En Amérique du Nord, environ 3 % des gens souffrent de dépression saisonnière. C'est grave; certains doivent même cesser toute activité», explique Pierre Gagné. Lui-même affirme sans gêne qu'il déteste l'hiver et affiche un plaisir évident à le dénigrer, semblant prêt à une joute oratoire avec quiconque oserait défendre la position contraire. Que pense-t-il de nos jérémiades à propos des intempéries que nous impose l'hiver? Se plaint-on trop de cette saison? «C'est normal de détester l'hiver; il est même souhaitable que nous nous plaignions collectivement, car c'est un exutoire», soutient-il.